I feel you: chapitre 2 [LIBERTYS]

Publié le par Lutraah/Lybertys

Je me retrouvais dans un lit, assez petit, éveillé à une heure tardive de la nuit où je me trouvais normalement rarement à l’intérieur ou du moins pour faire tout autre chose. La respiration de Bastien était maintenant calme et posé, il dormait paisiblement, se remettant de la crise de panique qu’il avait faite. A vrai dire, je me sentais encore assez mal à l’aise de l’avoir vu ainsi, accroché à sa mère comme si sa vie en dépendait. Ses parents m’avaient prévenu, mais je n’aurais jamais imaginé cela ainsi. Je me retournais une énième fois dans ce lit qui n’était pas le mien, ne parvenant définitivement pas à trouver le sommeil. Dans quelle famille venais-je de tomber ?
Je soupirai avant de me redresser, me mettant en position assise sur le bord du lit. Si le sommeil ne venait pas, cela ne servait à rien de perdre mon temps ainsi. Je choisis de m’habiller en vitesse et de sortir prendre un peu l’air. L’ambiance qui régnait dans cette maison était bien trop lourde et j’avais envie de fumer une cloppe. Lentement, après avoir mis mes chaussures et attrapais mon sac, je sortis de la chambre, après un rapide regard sur Bastien qui dormait replié sur lui-même en position fœtale. Je revoyais l’état dans lequel il était tombé en si peu de temps… On m’avait envoyé dans une famille jugée mille fois meilleur que celle à laquelle j’appartenais et je commençais à douter de leur jugement. Je finis par sortir de la chambre, jugeant inutile de m’apitoyer sur son sort. Leurs problèmes n’étaient pas les miens et j’en avais suffisamment comme cela.
Lorsque je fus au premier, il me sembla entendre une voix qui ne pouvait appartenir qu’à un des petits qui étaient dans la même situation que moi. Habitué à ne pas me faire remarquer et à marcher discrètement, je me faufilais le long du mur avant de pénétrer dans la chambre où j’avais entendu du bruit. Avec douceur, j’entrouvris la porte sans un bruit, pour y découvrir une petite fille de cinq ans à peine, assise sur son lit, les larmes aux yeux. Il ne me fallut pas bien longtemps pour marcher jusqu’à elle, ne pouvant m’empêcher de penser à ma petite sœur. Où était-elle à l’heure actuelle ? Est-ce que la famille dans laquelle elle était tombée était attentionnée avec elle ? Ma mère ne s’était pas beaucoup occupée de nous, nous laissant la plupart du temps seuls. Depuis son plus jeune âge, je m’étais occupée d’elle, faisant le mieux possible pour qu’elle ait une enfance plus heureuse que la mienne. C’était moi qui l’avais élevé, moi qui l’avais aimé… Il m’aurait juste fallut tenir un an de plus pour être enfin sur de ne jamais être séparé. Maintenant, même lorsque j’aurais atteins ma majorité, je n’étais même pas sur de pouvoir la revoir avant qu’elle est atteinte la sienne. Nous n’aurions pas du être séparer.  Seulement, n’ayant pas la possibilité de nous placer dans une famille tous les deux, ils avaient choisit de nous séparer. Voilà maintenant deux semaines que je ne l’avais pas vu et je n’aurais su décrire ce que je ressentais. D’une voix douce, la même que je prenais avec ma petite sœur lorsqu’elle faisait des cauchemars je lui demandais tout bas : -  Je peux m’asseoir sur ton lit ?
Elle acquiesça vivement, avant de renifler bruyamment, étouffant un nouveau sanglot. Je pris alors place auprès d’elle, gardant une certaine distance pour ne surtout pas l’effrayer.
-              Tu as fait un cauchemar ?
Aussitôt, elle releva ses yeux emplis de larmes dans les miens, et bredouilla quelque chose que je ne compris pas. Je savais cependant ce qu’elle voulait, et paisiblement j’entrouvris l’espace de mes bras, l’invitant à lui offrir un peu de réconfort. Après une légère hésitation, elle vint y trouver refuge, enfouissant sa tête contre mon torse. Je l’entourais de mes bras, passant lentement une de mes mains dans son dos comme pour la consolé. Son petit corps était secoué de sanglots, et plusieurs fois elle appela sa mère. Je lui murmurais quelques paroles, quelques mots, l’amenant à s’apaiser sensiblement. Est-ce que quelqu’un faisait de même pour ma petite sœur ? A cette pensée mon cœur se serra. J’attendis cependant patiemment qu’elle se calme et finisse de pleurer. Son petit cors secoué de soubresaut finit par se calmer, jusqu’à devenir un poids mort dans mes bras, pendant que je lui chuchotais des petits mots de réconfort. Lorsque je compris qu’elle s’était endormie, lentement je la remis dans son lit, sans la réveillée, ayant acquis cette expérience avec ma petite sœur. Après un baiser déposé sur son front, je rabattis la couverture sur elle et sorti de la chambre sans un bruit. Une fois dans le couloir, je constatais avec soulagement que personne ne s’était réveillé. Je décidais de faire ce que j’avais entrepris de faire depuis le début : sortir un peu dehors. Lentement, je pris la direction de la porte d’entrée et me retrouvais dehors en un rien de temps. Je parcourais rapidement le jardin, et allais un peu plus loin dehors, avant de trouver à l’entrée d’un parc un petit banc qui m’y attendait. Je m’y assis en soupirant, avoir aidé cette petite fille m’avait finalement brassé plus que cela n’aurait du, sans compte la crise de Bastien. J’avais toujours était assez mal à l’aise dans ce genre de cas, ne sachant pas trop quoi faire. J’avais beau me donner cet aspect de quelqu’un de fort, j’avais mes faiblesses que bien sur jamais je ne montrerais.
Je m’allumais une cigarette, m’allongeant sur le banc afin de voir le peu d’étoiles que la lumière de la ville me permettait de voir. Un an à tenir ici… Cela me semblait vraiment interminable. En plus il fallait que je sois tombé sur ce genre de famille qui voulait mettre tout en œuvre afin que tout soit parfait. Je devais trouver une solution pour écourter ce séjour et retrouver ma petite sœur. Alors que j’expirai une bouffée, je regardais la fumée se rependre dans les airs au dessus de moi. Je restais ici un moment indéterminé, fumant plusieurs cigarette, me laissant aller à me détendre un peu. Je finis par fermer les yeux, profitant de la petite brise d’air frais qui caressait mon visage. Demain serait encore une très longue journée, comme toutes les autres qui allaient suivre. Je rêvais du jour où j’aurais enfin mes dix-huit ans, regagnant la liberté que l’on venait de m’enlever. Cependant, je n’allais certainement pas leur simplifier la tache. Je finis par me redresser, puis rangeant mon paquet de cigarette dans ma poche et m’étirant, je pris la direction de la maison. Sans trop de difficulté, je regagnais la chambre que je devais partager avec Bastien. Jamais je n’avais habité dans une maison aussi grande et luxueuse, étant habitué au minuscule deux pièces de ma mère. Arrivé dans la chambre je constatais que Bastien dormait comme un bébé. Après m’être dévêtis, je me glissais dans mon lit, rabattant la couverture sur moi et fermant les yeux. Je mis du temps à trouver le sommeil, et celui-ci me pris sans prévenir…

Le lendemain matin, j’entendis le réveil de Bastien sonner  plusieurs fois, mais celui-ci ne semblait pas avoir envie de l’arrêter. Agacé, je dis un peu fort :

-              Putain Bastien, éteins moi ce réveil de merde.
Aucune réponse… Rageusement, je me levais et marchais d’un pas énervé dans sa direction. Monsieur dormait paisiblement, dans un sommeil tellement profond qu’il ne semblait pas le moins du monde entendre cette horreur qui faisait des « bip-bip » réguliers. Alors que j’appuyais dessus en jurant, j’entendis la voix de Bastien dire :
-              Merde, je l’ai pas coupé hier…
Je me tournais vers lui, lui lançant un regard noir, avant de regagner dans plus de cérémonie mon lit. Il était six heure du matin, et j’étais loin d’avoir finit ma nuit. Une chose était sur, il n’avait pas intérêt de me faire deux fois le même coup. Il me fallut un petit quart d’heure pour me rendormir.
Ce ne fut que vers 11h00 que j’entendis la mère de Bastien entrer dans la chambre, ayant un sommeil léger. Elle tenta laborieusement de réveillé Bastien, qui faisait tout pour gagner cinq minutes de plus. Agacé de ces piaillements, je me levais et traversais la chambre, sans un regard pour eux afin de me rendre dans la salle de bain. Seulement la mère de Bastien semblait en avoir décidé autrement. D’une voix angélique qui me tapait sur les nerfs elle déclara avant que je ne passe la porte :
-              Bonjour Morgan. Tu as bien dormis ? Si tu vas à la salle de bain, tu pourrais te vêtir un peu plus s’il te plait.
Je tournais la tête pour voir le regard de Bastien et de sa mère posait sur moi. Elle affichait sur son visage ce petit sourire hypocrite qui m’agaçait depuis le début. Je serrais les poings, et choisit de ne rien dire pour cette fois. Je n’étais pas vraiment accoutumé à recevoir ce genre d’ordre et cela n’allait certainement pas devenir une habitude. Me déplacé en boxer dans la maison pour me rendre simplement à la douche était donc interdit dans cette maison. En soupirant j’allais chercher un pantalon, en  profitant pour prendre des vêtements propres et me repris mon chemin sans un mot. Alors que j’allais enfin franchir la porte, sa voix irritante retentie de nouveau :
-              Je n’ai toujours pas entendu Morgan.
Je tournais la tête vers elle, lançant ce regard insolent que je prenais sans même m’en rendre compte. Elle ajouta, satisfaite d’elle-même :
-              Bonjour Morgan…
J’émis un petit rire méprisant en leur tournant le dos, puis sortit directement de la chambre me rendant sans interruption cette fois-ci dans la salle de bain qui était heureusement libre. Sans perdre de temps, j’ôtais mes vêtements et réglant l’eau très chaude, je me glissais sous la douche. Cela m’aiderait certainement à me détendre un peu car tout depuis ce matin très tôt s’était orchestré pour que je sois de mauvais poil. Je pris mon temps pour me laver. En sortant de la douche, je vis qu’une serviette avait été déposé plus tôt à mon attention. Rapidement je me séchais, avant d’enfiler les vêtements que j’avais pris : un jean bleu et un simple t-shirt noir. Après m’être lavé les dents et passé un coup de brosse sur mes cheveux encore mouillés, je sortis de la salle de bain après avoir rangé, me dirigeant dans la chambre afin d’aller chercher mon paquet de cigarette. En chemin je croisais Bastien qui allait prendre sa douche à son tour. Nous nous ignorâmes avec superbe. Sans quitter mon idée de départ, j’attrapais mon paquet de cigarette et pris la direction de la sortie. J’irais la fumer dans le jardin.
Alors que j’arrivais au rez-de-chaussée, je tombais nez à nez avec sa mère. Pour avoir la paix, je lui offris un sourire hypocrite, et je déclarais :
-              Bonjour Madame Monnot.
-              Voilà qui est mieux Morgan, mais tu sais, je préfère que tu m’appelle par mon prénom… Appelle moi Caroline et surtout ne me vouvoie pas, j’ai horreur de ça. J’ai l’impression que ça me vieilli de quarante ans. Au fait, si tu sors dans le jardin, n’oublie pas qu’on mange dans une demi-heure.
J’acquiesçais simplement, puis passais devant elle afin de prendre la porte. Je n’allais pas bien loin, m’asseyant simplement sur les marches. Les deux petits étaient en train de jouer à la balançoire dans le jardin, sous le regard attentif de la mère de Bastien par la fenêtre la cuisine.
Sans perdre plus de temps, j’allumais ma première cigarette de la journée, un petit sourire affiché au visage. C’était une belle journée aujourd’hui. En voyant les enfants jouaient, je me demandais si ma petite sœur avait aussi droit à un jardin et une balançoire, et si d’autres enfants étaient là pour jouer avec elle.  Je fus assez rapidement tiré de mes pensés, lorsque j’entendis la voix du père me demander de me décaler un peu du passage. Une fois en bas des marches, il se tourna vers moi et me dit simplement bonjour, auquel je répondis. Puis posant son regard sur ma cigarette, il me dit sur un ton assez sérieux :
-              Tu ne devrais pas Morgan, tu es en train de te détruire la santé.
Il ne me laissa pas le temps de répliquer et ajouta :
-              Enfin, je sais, tu vas me dire que ce ne sont pas mes affaires. Bon, je te souhaite une bonne journée, moi je retourne au travail. A ce soir.
-              A c’soir, répondis-je simplement.

Il alla dire au revoir aux deux autres enfants, puis parti en voiture. Rare étaient les fois ou l’on avait l’occasion de voir ma mère partir au travail. Elle bossait toujours à des heures ou nous étions couché et dormait lorsque nous étions réveillé ; sans compter le nombre de fois ou elle nous laissait plusieurs jours voir plusieurs semaines seuls. C’était d’ailleurs à cause de cela que notre garde lui avait été retiré. Alors que je commençais à me perdre dans de trop sombres pensées, je sentis deux petites mains se poser son mon bras. Ce n’était autre que la petite fille que j’avais consolé hier. De sa petite voix, elle articula :

-              Bonjour Morgan.
Elle m’offrit un beau sourire auquel je répondis rapidement. Avec un petit rire enfantin, elle déposé délicatement un petit bisou sur ma joues, avant de repartir en courant rejoindre le petit garçon avec qui elle jouait. Je restais dehors, assis sur les marches jusqu’à ce que Caroline nous appelle à table. J’eus à peine le temps de me lever que déjà les petits se ruaient à l’entrée.
C’est ainsi que nous nous retrouvâmes tous à table, Bastien arrivant un peu plus tard afin de pouvoir sauvegarder sa partie. Nous mangeâmes assez silencieusement. Bastien semblait assez gêné à cause de la vielle, et toutes les tentatives pour engager la conversation de la part de sa mère mouraient dans un silence. Au moment du dessert, Caroline aborda un sujet un peu plus sérieux : le lycée.
-              Nous devions aller t’inscrire aujourd’hui, mais avec les petits et mon mari qui travail, je suis vraiment navrée, mais je ne vais pas pouvoir t’accompagner. Ne t’inquiète pas Bastien va t’accompagner. Avec un peu de change vous serez dans la même classe. Encore une fois je m’excuse de ne pouvoir t’accompagner Morgan… Mais cela ne peut pas attendre demain, car vous avez cours.
Bastien lança un regard à sa mère que je ne parvins pas à décrypté complètement, mais je comprenais qu’il n’avait aucune envie de passer une partie de l’après-midi avec moi. Nous finîmes de manger dans une ambiance assez tendu. Bastien finit par se lever de table et après avoir débarrassé son assiette en vitesse, il remonta dans sa chambre sans un mot. J’allais faire de même lorsque Caroline déclara :
-              Aide moi à débarrasser s’il te plait, après j’irais te donner les papiers dont tu as besoin et vous irez au lycée tout de suite. J’irais faire des courses avec les enfants pendant ce temps.
Sans un mot, j’entrepris de faire ce qu’elle m’avait demandait et lorsque la cuisine fut propre, je la suivis jusqu’au bureau. Là, elle ouvrit une chemise neuve et y glissa divers papier en me donnant des tas de conseils. Elle finit par me donner une lettre qu’elle devait avoir écrite un peu avant.
Une fois qu’elle me jugea près, elle m’envoya dehors attendre Bastien. Celui-ci me rejoins en bougonnant, alors que je m’étais allumé une cigarette pour patienter. Constatant cela, il déclara sèchement :
-              Tu t’arrêtes jamais de fumer ?
-              Tu t’arrêtes jamais de jouer ? Répliquais-je du tac au tac.

Bastien soupira bruyamment, puis commença à avancer en soufflant simplement agacé :
-              Bouge toi, je n’ai pas que cela à faire..

Je préférais jouer à celui qui n’avait rien entendu, et c’est ainsi que nous nous mîmes en marche côte à côte pour se rendre dans le lycée de Bastien.
Le début du chemin se fit en silence. Plusieurs fois je tournais la tête vers Bastien, et je le voyais de plus en plus mal à l’aise. Inquiet malgré moi, je lui demandais alors après un temps, prenant sur moi :
-              Bastien…
Il tourna la tête vers moi, avant de baisser un peu les yeux.
-              Je… Est-ce que ça va par rapport à hier ?

Un petit soupire passa ses lèvres, avant qu’il me répondre assez sèchement :
-              De quoi tu parles ?
Agacé qu’il le prenne ainsi, je pris sur moi pour ne pas répondre sur le même ton.
-              De ce qu’il s’est passé hier soir…
-              Ecoute, me dit-il, sans cacher son énervement, oublie ce que tu as vu hier soir. Ah et surtout, tu n’as pas intérêt d’en parler à qui que ce soit au lycée, je te préviens !
-              Serais-tu en train de me menacer ? C’est sur que c’est toujours plus simple de cacher et d’oublier !
-              Ecoute moi, monsieur le donneur de moral, je crois que tu es assez mal placé pour me juger. Je ne t’ai rien demandé. Je t’accompagne, tu t’inscris, on rentre et ça s’arrête là. Pas la peine de faire semblant de t’intéresser à moi ou de vouloir faire semblant d’engager une conversation. Alors laisse-moi mener ma vie comme je l’entends et ne viens pas me faire chier.
Il s’arrêta pour reprendre sa respiration, ayant tout débité d’une seule traite. Amusé, rien que pour l’emmerder je déclarais à mon tour :
-              C’est bon t’a finit ta petite crise.
Bastien me lança un regard dédaigneux et reprit la route. Je le rattrapais pour marcher à sa hauteur en silence. N’ayant rien d’autre à faire, je m’allumais de nouveau une cloppe avant de demander :
-              On arrive bientôt ?
-              Hn… Répondit-il simplement.
J’interprétais son grognement pour un oui. Nous finîmes par arriver au lycée. Bastien m’accompagna jusqu’au bureau du directeur et m’attendis dans la petite salle d’attente, pendant que je frappais à la porte. L’inscription se déroula assez rapidement. Après avoir lu la lettre que Caroline lui avait écrite, le directeur me sourit et déclara :

-              Je te mets dans la même classe que Bastien. Tu t’intègreras plus facilement ainsi. D’autant plus que la moitié de l’année est déjà largement dépassé. Malgré tes problèmes familiaux, je dois dire que tu es plutôt doué en cours et je ne me fais pas de soucis pour ton bac au vu de tes bulletins. Cependant, j’espère de ta part un peu plus d’assiduité que dans ton ancien établissement.
Je ne répondis rien, me contentant de poser mon regard dans le sien. Je n’aimais pas ce genre de directeur, trop sur d’eux même, sachant tout mieux que tout le monde. Après m’avoir fait remplir les derniers papiers, il me donna ma carte de lycéen, et me donna mon emploie du temps. Demain, cours à 8h…
Après lui avoir serré la main et lui avoir au revoir, je sortis de son bureau, rejoignant Bastien qui m’attendait en trahissant son impatience.
-              C’est bon ?
J’acquiesçais avant d’ajouter sur un ton qui débordait l’hypocrisie :
-              J’ai l’honneur d’être dans ta classe afin de m’aider à mieux m’intégrer.
Si Bastien ne fit aucun commentaire, je savais parfaitement qu’il n’en pensait pas moins. Nous reprîmes le chemin du retour. Alors que nous marchions tranquillement, une question me vint à l’esprit et je le la lui posait sans attendre plus longtemps.
-              Dis Bastien, ça fait longtemps que tu habites ici, je veux dire dans cette ville ?
-              Depuis que je suis né…
-              Tu dois donc bien la connaître.
-              Oui… Bon tu veux en venir ou ? S’impatienta-t-il.
-              Tu ne connaitrais pas une boîte gay ?
Bastien s’arrêta immédiatement, tournant la tête vers moi et ouvrant des yeux ronds comme des billes.
-              Une boîte gay ? répéta-t-il bêtement. Ca existe ça ?
Cette fois-ci ce fut à mon tour d’être surpris.
-              Ne me dis pas qu’il n’y en a pas ici… Putain, mais où je suis tombé…
Bastien continua à me parler encore sous le choc :
-              Tu vas déjà en boite à 17 ans ?
Me rabattant sur ce que je pouvais, ignorant sa question, je lui demandais alors  plein d’espoir :

-              Et des bars gays, vous avez ça au moins, ne serait-ce qu’un seul, même tout petit.
-              Non on n’a rien de tout ça…
-              Et comment ils se rencontrent ? Vous n’avez rien, même pas un coin de rue ?
-              Si je te dis qu’il n’y a rien pour les homos, c’est qu’il n’y a rien. Alors maintenant arrête d’insister, déclara-t-il agacé.
Pour me remettre de l’affreuse mauvaise nouvelle, je plongeais ma main dans ma poche pour en ressortir une cigarette. Rapidement, je me l’allumais, soupirant bruyamment à la première bouffé, laissant échapper quelques grossièretés. Cela n’allait vraiment rien simplifier, alors que j’en aurais vraiment bien eu besoin cette nuit. Nous finîmes par arriver à la maison qui était fermé à la clef. La mère de Bastien n’était pas encore rentrée. Nous rentrâmes, Bastien montant directement jusqu’à sa chambre, certainement pour jouer une fois de plus à ses jeux. Je fis un détour par la cuisine, attrapant une pomme verte, avant de rejoindre Bastien. Il était bien évidemment le nez collé contre sa télévision, concentré dans la partie qu’il venait à peine de commencer. Je fis un rapide tour de la chambre et m’aperçus alors qu’il y avait un ordinateur sur son bureau. S’il n’y avait pas de boite, pas de bar, pas de lieu de rencontre, je venais certainement de trouver une autre solution.
-              Dis Bastien, il y a le net sur ton pc ?
-              Hn, répondit-il, sans lâcher son jeu du regard.
-              Je peux l’utilise ? Lui demandais-je alors
-              Oui.
-              Merci.
Rapidement, j’appuyais sur le bouton pour l’allumais et commençait à manger ma pomme pour patienter. Je pris finalement le temps de finir ma pomme, puis j’allais la jeter avant de revenir sur mon but premier. Très vite, je me retrouvais à pianoter sur le clavier, à la recherche d’un site de rencontre de la région. Bastien avait raison, les gays ne couraient pas les rues dans la ville. Je mis du temps avant de trouver un site potable. Finalement, je commençais à discuter avec un autre homme âgé de quelques années de plus, habitant la ville. Nous étions à deux doigt de prendre un rendez vous ce soir dans un bar vers 23h, lorsque j’entendis dans mon dos :
-              Qu’est ce que tu es en train de faire sur mon ordi ? Ne me dis pas que…
-              Attends deux minutes, laisse moi finir.
Rapidement, je lui dis que je devais partir, rajoutant quelques mots qui mirent aussitôt très mal à l’aise Bastien qui ne se gênait pas pour lire. Puis après s’être donné rendez-vous, je quittais le site, éteignant l’ordinateur, ayant fait ce que j’avais faire. Reportant mon attention vers Bastien, celui-ci, cramoisi et offusqué, s’exclama d’une seule traite :
-              Ne me dis pas que tu viens de prendre un rendez vous pour baiser avec un mec sur mon ordinateur ?

-              Et qu’est ce que ça change ?
-              Ne t’avise plus de faire ce genre de chose !
Amusé par sa réaction, je choisis de le taquiné l’enfonçant un peu plus. Je  m’approchais un peu de lui, d’une démarche provocatrice et affichant un sourire aguicheur, à peine quelques centimètre de lui, je lui dis :

-              Pourquoi tu préfères que je te drague… Tu es jaloux ?
Il s’écarta alors assez violemment de moi, virant au rouge avant de déclarer vivement  :
-              Ca va pas non ? J’suis pas un pd !
-              Oui, je sais, c’est aussi vrai que tu sors avec une fille…

-              Qu’est ce que t’en sais ! dit-il en virant au cramoisi,
-              Je pourrais t’apprendre beaucoup… Ta mère n’est pas encore rentrée… murmurais-je en poursuivant mon petit jeu.
-              Je croyais que je n’étais pas ton genre, me répliqua-t-il, de plus en plus mal à l’aise.
-              Je peux faire une exception…
-              Ar… Arrête ça tout de suite Morgan, ça ne me fait pas rire.
-              T’inquiète pas va, dis en riant, je ne suis pas en manque à ce point.
Puis, me dirigeant vers la porte pour le laisser seul se remettre, j’ajoutais :
-              J’vais fumer une cloppe.
Mais sa voix m’arrêta, me forçant à me tourner vers lui :
-              Qu’est ce que ça veut dire ?
-              Quoi ? lui demandais-je alors intrigué ?
-              Je suis bien plus beau que le mec que tu vas voir ce soir !
Il avait certainement du le voir à la webcam pendant que je parlais à mon rendez vous de ce soir.  Je lui répondis alors du tac au tac, voulant le voir nouveau s’empourprer :
-              Peut être que tu es plus beau, mais lui au moins a de l’expérience et n’est surtout pas puceau, il sait utiliser sa queue.
Sur ces dernières paroles, je sortis de la chambre, le laissant seul. Je savais que j’y étais fort, et je me rendais compte que j’adorais jouer à ce petit jeu avec Bastien. C’était tellement facile de le vexer.
Une fois dehors, j’allais m’asseoir sur la balançoire et m’allumais une cigarette, lorsqu’une voix s’éleva du portail.
-              Alors cette inscription Morgan ? C’est bon ? Me demandais Caroline.
-              Oui, répondis-je, je suis dans la même classe que votre fils.
-              Très bien, quand tu auras finis ta cigarette, rejoins-nous dans la cuisine, nous allons prendre le gouter avec les petits et Bastien.
C’est ainsi que nous nous retrouvâmes dans la cuisine, Caroline ayant traîné Bastien de force. Celui-ci ne décrocha pas un seul mot, évitant mon regard. Ce fut Caroline qui le fit réagir :
-              Bastien, tu pourrais garder les petits. Je vais aller avec Morgan faire quelques courses.
-              Je… Oui… marmonna-t-il, après un bref regard meurtrier à mon égard.
-              Merci mon chéri, dit Caroline.
Puis elle ajouta à mon attention :
-              Nous allons t’acheter quelques vêtements neuf pour l’école et un téléphone portable. Je serais plus rassurée.
-              C’est vraiment très gentil, déclarais-je, mais je n’ai vraiment pas besoin de tout cela et encore moins -d’un téléphone.
-              Ah, s’exclama Caroline, pas de cela avec moi !
Je sentis au ton de sa voix que je n’avais rien à redire. Après l’avoir aider à ranger, je partis chercher ma veste et nous quittâmes la maison. Après être monté dans la voiture, nous partîmes en direction du centre commerciale de la vile voisine. Sa mère n’arrêta pas de me parler de chose et d’autres, auxquelles je répondis simplement quelques mots. Nous nous garâmes au parking, avant de prendre l’escalator pour rejoindre la galerie des magasins. A vrai dire, je n’étais vraiment pas habitué à ce genre d’endroit. J’y avais traîné de temps en temps avec des potes, mais jamais dans l’intention d’y acheter tout ce que Caroline avait prévu. Nous commençâmes par choisir des vêtements, elle insista pour me prendre deux jeans et trois t-shirt, ajoutant à cela un pull noir à col roulé qui m’allait selon elle à merveille. Lorsque nous nous dirigeâmes vers le magasin de téléphone mobile, je lui dis assez mal à l’aise :         
-              Vous savez, je n’ai vraiment pas besoin de ça… Je… Ce n’est vraiment pas la peine.
Je n’avais jamais eu autant de chose en une seule journée. Tout ce que je possédais jusqu’à maintenant, je l’avais toujours gagné à la sueur de mon front. Je n’étais vraiment pas habitué à tous ces cadeaux…
-              D’une je t’ai déjà dis de ne pas me vouvoyer. Aller suis-moi et ne discute pas.
Je n’avais décidemment pas mon mot à dire. Nous pénétrâmes dans le magasin et elle me laissa choisir le téléphone que je voulais. Je pris bien évidemment le moins cher. Satisfaite, elle m’acheta une carte de téléphone et nous décidâmes de rentrer à la maison. Il était déjà presque 18h00 et elle avait beaucoup de choses à faire. Nous arrivâmes un quart d’heure plus tard à la maison, et elle fonça dans la cuisine expliquant que le repas aurait un peu de retard. Le père de Bastien était rentré et s’occupais des enfants dans le salon. Je décidais de rejoindre Bastien dans notre chambre, les bras chargés de tout ce qu’on venait de m’offrir.
Celui était en train de jouer à ses éternels jeux-vidéos, me niant totalement. J’allais ranger mes nouveaux vêtements, et posais mon nouveau téléphone avant de le rejoindre. Je m’assis à côté de lui, restant à une distance respectable pour ne pas le gêner. Il tourna la tête vers moi, semblant me demander ce que j’osais faire assis à ses côtés.
-              J’ai vu que tu avais deux manettes, je peux faire une partie avec toi ?
Alors que je crus qu’il allait m’envoyer promener, il soupira et me tendis la deuxième manette avant de s’éloigner un peu plus de moi comme si j’étais dangereux. J’avais rarement jouer à ce genre de jeu, et il me le fit clairement sentir, m’écrasant lamentablement dès le début. Il affichait un petit sourire satisfait de lui-même, et je me contentais de me moquer de lui intérieurement. Nous jouâmes ainsi tous les deux jusqu’à l’heure du repas, échangeant seulement quelques paroles à propos de notre jeu. Puis sa mère nous appela à table et nous descendîmes ensemble après avoir mis le jeu en pause.
Le repas se fit très simplement. J’étais de plus en plus impatient de me rendre à mon rendez vous de ce soir. Cela faisait trop longtemps que je n’avais pas pris mon pied, et une soirée pour décompresser et penser à autre chose me ferait le plus grand bien. Lorsque nous eûmes finis de manger, nous aidâmes sa mère à débarrassé et après leur avoir dit au revoir, nous montâmes dans la chambre.  Je fis encore quelques parties avec lui, puis nous séparâmes chacun dans notre coin.
La soirée passa finalement très vite et vers 22h nous éteignîmes les lumières. Plus qu’une heure et je pourrais enfin m’éclipser. J’attendis patiemment que plus aucun bruit ne parvient à mes oreilles et bientôt la maison fut plongée dans un profond silence. Lorsqu’aucun bruit ne parvint à mes oreilles je me levais et m’habillais rapidement, puis attrapa ma veste, je pris la direction de la sortie. Bastien déclara aussitôt :
-              Je peux savoir où tu as l’intention d’aller comme ça ?
Alors que je tournais la tête vers lui, il ajouta :
-              Tu crois que je ne vais pas aller leur dire que tu sors ?
-              Si tu vas les prévenir, je leur dis que j’ai couché avec toi ! lui déclarais-je agacé.
-              Mais ce n’est pas vrai ! cria-t-il en se redressa, offusqué.        
-              Ca ils ne sont pas obligé de le savoir…
Boudeur, Bastien me tourna le dos, s’allongeant face au mur et dit très froidement :
-              T’es vraiment qu’un pauvre con.
Sans prêté attention à ses dires, je quittais la chambre, et fus assez rapidement dehors. Personne ne remarquerait mon absence, Bastien ne parlerait pas. Après m’être allumé une cloppe, je marchais en direction du fameux bar. Ce soir j’allais pouvoir décompresser comme il m’avait été impossible de faire pendant deux semaines. Ce soir, j’allais en profiter, j’allais prendre mon pied…

Publié dans I feel you

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M
popopopopop pourquoi tu saute pas sur Bastien ????Ralalala il me fait bien marrer ces deux la !!!!File lire la suite !
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S
très bon chapitre!!! décidément j'adore cette nouvelle fiction!!! et c'est vrai que c'est assez drôle quand Morgan embête Bastien qui finalement n'a pas l'air d'être très opposé à cela ! ^^j'ai hâte de lire la suite (et le rdv de Morgan =D)continuez!
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E
pourquoi je sens l'embrouille pour cette rencontre?? (okay je voit des embrouilles par tout j'admet! ) chapitre assez sympa j'aime bien le "nouveau jeu" de morgan  en se qui concerne bastien!bonne continuation bsx
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A
je suis deja completement accro a cette histoire qui semble vraiment prometteuse!!!j ai hate de lire la suitea bientot
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M
jadore j'adore j'adore j'adore le choix des personnage de leurs caractère de leur physique tout est super bien choisi !!! depechez vous pour la suite svp je vous en suplie a genoux * se met a genoux devant son ordi *elle est genial cette fic bravo bravo bravo plusplus kiSs
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