Not alive without you - Chapitre 7 - Partie 1 [LYBERTYS]

Publié le par Lutraah/Lybertys

Je venais sérieusement de prendre mon pied avec ce serveur et pourtant j’avais cette cruelle impression qu’il me manquait quelque chose. Voilà plus de cinq minutes qu’il était partit, et j’étais là, appuyé contre le lavabo, n’osant même pas me retourner pour me voir dans la glace. La première question qui me venait à l’esprit était : pourquoi avais-je fait cela ? Mais ce qui me dérangeait le plus était que je me pose cette question. Jamais je n’avais eu de telles pensées. Je le sentais au plus profond de moi, ce malaise d’avoir laissé Thomas et d’avoir accompli l’acte que je faisais tous les jours devant lui. Pourtant je savais que ce qui m’y avait poussé était une chose tout autre que le désir de cet homme. J’avais voulu me prouver que je pouvais le faire et Arnaud m’y avait encouragé. En faisant cela, j’anéantissais la possibilité que je me sois sérieusement attaché à Thomas, car qui oserait faire cela à part un mec qui baise seulement de temps en temps avec lui. Pourtant je ne pouvais m’empêcher de penser à ce qu’avait pu ressentir Thomas et l’humiliation que je venais de lui faire subir… Arnaud devait en jubiler intérieurement. Mais après tout, pourquoi faisais-je autant d’histoire. Thomas était marié, et couchait chaque jour avec son mari, je ne l’étais pas et je couchais chaque jour avec des tas de mecs différents. C’était nos deux styles de vie opposés, et je n’avais fait que le faire devant lui, le mettre face à la réalité des choses.
Ce fut en soupirant finalement que je me décidais enfin à les rejoindre, me trouvant ridicule de rester seul dans les toilettes. Après avoir remis mes vêtements en place, et m’être passé un peu d’eau sur le visage, je pris la direction de notre table sortant des toilettes. Je croisais le regard du serveur, un sourire explicite posait sur les lèvres. Nous venions de passer un très bon moment. Alors que je me dirigeais vers la table, j’eus la surprise de n’y découvrir que Arnaud, Thomas ayant disparut.
-              Ou est-il ? Demandais-je aussitôt en m’asseyant à ma place.

-              Thomas a eu une urgence, il devait partir et il s’en excuse. Tu étais occupé donc…
Je connaissais parfaitement Arnaud, et je pouvais très bien me rendre compte des moments ou il me mentait.
-              Et la véritable version des faits ? Demandais-je, cachant au mieux mon agacement.

-              Jonas, déclara Arnaud en s’énervant directement. Je suis ton meilleur ami. Alors arrête de croire que je veux te nuire ou que je fais des choses derrière ton dos. Et même si j’en avais fait, j’ai fait ça pour t’aider ! Je ne veux pas que tu es le cœur brisé, ta vie est déjà assez difficile comme ça.
Faisant un gros effort de maitrise de moi-même, je répliquais :
-              Tu sais Arnaud, je vais rester à cette table pour finir ce repas avec toi. Si je ne pars pas maintenant, c’est parce que tu es la personne qui compte le plus pour moi. Mais si jamais ce que je pense que tu as fait est vrai, sache que ce sera notre dernier repas ensemble avant longtemps.
Le repas se déroula dans un silence presque total, échangeant simplement quelques mots. Puis, après avoir terminé et réglé, nous sortîmes et une fois dehors, je déclarais assez froidement :
-              Je dois y aller, je vais voir ma mère.

-              Tu ne veux pas que je vienne avec toi ?

-              Non merci. Bonne journée Arnaud.
Sur ces derniers mots, je lui tournais le dos et me rendis jusqu’à ma voiture. Cela faisait un moment que je ne lui avais pas rendu visite.
J’arrivais très vite sur le parking de la maison spécialisée. Je restais un instant dans ma voiture et finis par sortir mon portable. J’avais mémorisé le numéro de Thomas, et l’envie de l’appeler pour savoir ce qui s’était réellement passait était fortement présente. Pourtant, je sentais que je ne devais pas le faire, ou du moins appréhendais d’apprendre une réalité que je connaissais déjà. Ce fut finalement après un soupire que je rangeais mon téléphone et sortis de ma voiture, me résignant à aller voir ma mère.
Ce fut cependant d’un pas hésitant que je me rendis jusqu’à sa chambre, après avoir demandé aux médecins  comment elle allait. Son état s’était stabilisé, et aucun changement n’était à prévoir.
Je frappais plusieurs coups à sa porte et une fois qu’elle me permit d’entrée, je la vis, assise sur son fauteuil à regarder par la fenêtre. C’était une belle journée, une promenade dans le parc lui ferait beaucoup de bien. Se tournant vers moi, elle m’offrit un sourire, le même qu’à chaque fois, faisant semblant de me reconnaitre alors qu’elle ne se rappelait plus du tout de moi. Ravalant les sombres pensées qui se présentaient à moi, je l’entendis me dire :
-              Bonjour jeune homme.
-              Bonjour. Répondis-je simplement, n’utilisant aucun qualificatif.
Je m’approchais d’elle, décidais à lui proposer d’aller marcher un peu à l’extérieur. Cependant, si je pouvais être distant avec elle, cette fois ci, j’avais besoin de lui dire, sachant que c’était inutile pour elle, mais important pour moi.

-              Maman, c’est moi ton fils. Je… je suis Jonas. Tu sais…
-              Oh… me dit-elle avant que sa voix ne meurt dans un silence.
Je m’appuyais contre le mur à côté de la fenêtre.

-              Tu veux aller faire un tour dehors ? Se promener un peu…
-              Non merci. Je n’en ai pas envie. Je suis très bien ici.
Le silence s’installa sur ces derniers mots. Je ne savais même pas quoi lui dire, et ma mère se contentait de fixer je ne sais quoi par la fenêtre.

-              Connaissez-vous Jonathan ? C’est mon mari… Il n’est toujours pas venu me rendre visite.
Me maîtrisant avec difficultés, je ne répondis rien. Elle me vouvoyait et se souvenait d’un homme qui n’avait jamais rien fait pour elle, un homme que je méprisais et qui la méprisé : mon père. Malheureusement, elle poursuivit :
-              C’est vraiment quelqu’un de merveilleux… Je suis sur que vous vous entendrez  bien avec lui.
Elle ajouta après un temps.
-              Comment vous appelez-vous déjà ?
-              Je… Jonas, répondis-je la voix brisée.
Une profonde colère s’accumulait en moi, mais le pire était que je ne pouvais même pas lui en vouloir. C’est pourquoi je préférais partir, même si je n’étais pas resté longtemps avec elle. Cette visite était trop dure. C’était la première fois qu’elle me parlait de lui.
-              Je m’excuse, je dois y aller.
Sans un mot de plus, je sortis d’ici, ayant besoin d’être à l’extérieur au plus vite. Une fois dans ma voiture, je pris le chemin de ma maison au bord de la mer. Il n’y avait que sur cette plage que je pourrais me ressourcer. Arrivé chez moi, je posais mon portable sur la table, allant me préparer quelque chose à boire. Je vis un appel manqué de Arnaud, mais je n’avais aucune envie de lui parler. Cependant, c’était une autre personne à qui je voulais téléphoner et finissant par craquer, je saisis mon téléphone et composait le numéro de téléphone de Thomas. Je voulais savoir ou m’en tenir et en avoir le cœur net.
Je l’appelais une première fois et Thomas ne répondis pas. Commençant à le connaître, je n’hésitais pas à tenter ma chance une seconde fois. Toutefois, à peine eut-il décroché qu’il me cira au téléphone :
-              Arrête de m’appeler ! Je ne veux plus te voir alors oublie moi !!
Nullement impressionné par son accès de colère, je répliquais :

-              Thomas, pourquoi est ce que t’es parti comme ça ? Qu’est ce que j’ai fait de mal ?

Je savais à quoi il faisait allusion, mais dans les faits, je n’avais rien fait de mal. Je n’étais pas marié avec lui et ne lui devait aucune forme de fidélité, tout comme il ne me devait rien. L’idée même qu’il soit jaloux me paraissait aberrante, il devait certainement y avoir quelque chose de plus de cacher la dessous et j’en eus la confirmation lorsqu’il me répondit :
-              Tout ce qu’on fait… C’est une erreur. Arnaud a raison, je… je ne suis pas quelqu’un pour toi et tu ne l’es pas pour moi. On arrête là tant que personne ne sera blessé.
Alors qu’il se mettait à pleurer contrastant avec ce qu’il venait de dire, il poursuivit, me laissant impuissant face à lui :
-              Je ne suis pas  mauvais, je veux juste un peu de douceur… Je suis désolé si je t’ai gêné, je serai de nouveau invisible maintenant.
Perdu, je ne savais même pas quoi répondre et je ressentais au fond de moi cette chose que je n’avais jamais connu, qui me comprimait le cœur.
-              Tom… Explique-moi au moins, je comprends rien.
-              Rien que ça, tu devrais t’en foutre totalement ! cria-t-il soudainement. Ne m’appelle pas ainsi, c’est déjà trop familier. On se voyait pour le sexe et bien je n’en veux plus ! Tu en baiseras d’autre, je n’ai rien d’exceptionnel et toi non plus tu n’es rien pour moi ! Oublie-moi, moi c’est déjà fait !
Il raccrocha aussitôt, me laissant seul réaliser ce qu’il venait de me dire. J’avais cette cruelle impression de m’être fait larguer, alors que nous n’avions jamais eu ce que nous pouvions nommer une relation. Thomas avait raison, nous ne nous voyions que pour baiser et il voulait mettre fin à cela. Il ne voulait plus me voir et me l’avait très clairement fait comprendre. Pourtant, j’avais beau paraitre distant, mon cœur se comprimait douloureusement, chose que je n’avais jamais connu jusqu’à maintenant, du moins pas de cette manière. J’attrapais rageusement ma tasse de café, trouvant ridicule ma réaction, et cette soudaine envie de pleurer. Je ravalé mes larmes, les mettant sur le compte de ma journée qui tournait mal depuis la visite avec ma mère, et me rendis directement sur la plage, seul lieu ou je pouvais réfléchir sérieusement, le seul lieu qui m’apaiser un peu. J’avais été affaibli et j’étais sur que sans ma visite de tout à l’heure, ou un tout autre jour, j’aurais pris la chose tout à fait différemment. Je m’assis sans perdre de temps en face des vagues. La mer était assez agitée, et je trouvais qu’elle reflétait bien mon état intérieur. J’étais en train de perdre mon meilleur ami, ma mère se souvenait de mon père et même pas de son propre fils, et Thomas m’abandonnait. Oui c’était bien cela ce que je ressentais…De l’abandon… Jamais je n’aurais pensé que Thomas puisse être aussi dur, lui qui paraissait si timide, il avait été tel que je ne l’aurais certainement pas reconnu s’il avait été en face de moi. J’avais cette impression de chose inachevée, de ne pas être allé jusqu’au bout et de ne pas avoir atteint ce que je désirais vraiment.

 Peut être que Thomas avait raison, mieux valait tout arrêter maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Mais n’étais ce pas le cas. Ma réaction ne prouvait-elle pas que je m’étais attaché à lui plus que je ne l’aurais du.
J’entendis soudain des pas derrière moi, des pas que j’aurais reconnu entre tous, ceux de celui qui se disait être mon ami. Il s’assit à côté de moi, et alors que je tournais la tête vers lui, il écarquilla les yeux et inquiet il me demanda :
-              Jonas ? Tu pleures ? Qu’est ce que… ?
Je portais la main à mon visage, réalisant seulement maintenant que des larmes silencieuses roulées sur mes joues. Les séchant d’un revers de la manche, et n’ayant aucune envie d’être consolé de lui, je demandais assez froidement :
-              Arnaud, qu’est ce que tu lui as dit ?
-              Dis à qui ? dit-il en feignant l’ignorance.

-              Ne fait pas l’ignorant Arnaud, je n’ai pas la patience aujourd’hui.
-              Excuse-moi Jonas ! Mais dans ce cas tu pourrais être un peu plus clair non ?

-              Bon et bien je vais être clair, qu’est ce que tu es allé raconter à Thomas pendant que je baisais le serveur ?

-              Je n’ai rien dit du tout. Il avait une chose importante à faire et il s’est excusé pour…
Arnaud se tut. Je m’étais tourné face à lui, plantant mon regard dans le sien, lui faisant très clairement comprendre qu’il commençait sérieusement à m’énerver. Il soupira avant de dire, enfin résigné :
-              Bon très bien ! Tu veux savoir ce qui s’est réellement passé. Je lui ai dit la même chose que je t’ai déjà dis plus d’une fois. Seulement, Thomas semble plus mature et censé que toi, car il m’a écouté. Votre relation était vouée à l’échec, tu allais sérieusement en souffrir Jonas et cela il n’en est pas question. Tu es mon ami, et je me dois de t’aider, même si tu m’en veux comme tu es en train de m’en vouloir. Tu n’es pas un mec pour lui, et il est encore moins un mec pour toi. Tu as une vie assez difficile et pénible pour en plus tomber amoureux d’un mec marié. Tu…
Ne pouvant entendre plus, je le coupais, restant très calme, et en me levant je déclarais :
-              Casse toi Arnaud. Vite !
-              Jonas je… Enfin tu ne vas quand même pas ?
Ne parvenant plus à me maitriser, j’éclatais en haussant fortement le ton :
-              Depuis quand tu t’es donné le droit de maitriser ma vie. Tu n’es ni mon père, ni ma mère. Si tu te prétends être mon ami alors tu n’avais pas à faire ce que tu as fait. Jamais je ne t’aurais fait cela Arnaud. Et si tu juge ma vie difficile et pénible, et bien elle le sera mille fois moins sans toi. Maintenant casse toi, je ne plus te voir.
Sans chercher à parler plus longtemps avec lui, je pris la direction de mon appartement et claquais la porte. D’un pas rapide, j’allais jusqu’à ma salle de bain et m’y enfermé. Très vite, je me retrouvais nu, plongé dans l’eau bouillante. Je n’arrivais pas à y croire, pas à croire aux mots blessants qu’il avait employés et encore moi à croire de quelle manière il avait qualifié ma vie… Difficile et pénible… Ces deux mots ne cessaient de se ressasser dans mon esprit, ne parvenant pas à m’en libérer. Certes, j’étais loin d’avoir une vie rêvée, mais je ne voyais malheureusement pas comment je pouvais l’améliorer. Entendre mon seul véritable ami qualifier ma vie ainsi, m’avait fait mal, plus que je ne l’aurais voulu… Je ravalais une envie de pleurer, en aucun cas par force mais pas colère contre moi-même plus que contre quiconque. J’étais à partir de maintenant plus seul que jamais, et je venais à peine de le réaliser.

Les jours passèrent, devenant tous plus fades les uns que les autres. Je travaillais n’ayant que cela à faire et parce que je devais le faire. Je baisais, mais cela ne provoquait  ni plaisir ni déplaisir. Arnaud n’avais jamais tenté de venir me reparler ou me voir. Une nouvelle nuit allait commencer, une nuit de plus, une nuit comme les autres. Je me levais allant chercher un verre. Il y avait beaucoup de monde ce soir là, et l’ambiance battait son plein dès le début. Alors que j’allais en direction du bar, je sentis quelqu’un me retenir par le bras, me forçant à me retourner. C’était Arnaud. A l’instant même où je le vis, je lui tournais aussitôt le dos, n’ayant pas la moindre envie de le voir maintenant. Bien évidement, Arnaud n’abandonna pas. Il me suivit, m’appelant vainement par mon prénom. Je me retournais et déclarais très froidement, sans cacher mon agacement :
-              Ecoute Arnaud, je n’ai vraiment pas envie de te voir ce soir, alors fou moi la paix.
Je tournais de nouveau les talons pour l’entendre me dire :
-              Aller Jonas, ne réagit pas comme ça… S’il te plait.
Il continua à me demander de lui parler, d’arrêter de réagir ainsi, mais je ne lui cédais pas, jusqu’à ce qu’il finisse par abandonner, disant qu’il allait rejoindre Samuel à une table et que je pouvais le rejoindre quand je  le voulais. Je ne comptais pas le faire. Je repris mon but premier et demandais un verre. J’avais du mal à cacher mon énervement. Je restais au bar, tendu, me demandant pourquoi il avait fini par venir, choisissant ce soir là. Alors que je croyais que la soirée ne pouvait être pire, je vis soudain de l’agitation dans un coin vers l’entrée, avant de voir apparaitre l’homme que je n’avais pas vu depuis qu’il m’avait donné ce fameux coup de poing : mon père. Qu’est ce qu’il voulait foutre ici ?! Un élan de haine m’envahit alors que je me tournais pour lui faire face.  A sa démarche chancelante, je devinais qu’il était loin d’être clean, comme à son habitude d’ailleurs. Lorsqu’il me vit, cet élan dégout qu’il avait à chaque fois qu’il posait les yeux sur moi, illumina son regard. Il fonça droit sur moi, et je le regardais, ne sachant comme réagir ou comment contenir ma hargne de le voir ici. Arrivé à à peine un mètre de moi, il hurla :
-              Ou est mon fric Jonas !

-              Quel fric ? Demandais-je sur un ton plus posé mais tout de même très énervé.
-              Celui que tu dois me donner chaque mois. Ca fait deux jours que je t’attends !
-              Et bien tu peux encore attendre un moment, lâchais-je.
Sans prévenir, mon père se jeta sur moi et m’empoigna fermement dans le but de me frapper. J’étais peut être assez costaud, je l’étais bien moins que mon père sous la colère et l’alcool. Heureusement pour moi, il avait mal choisit son lieu et en un rien de temps, deux de mes videurs l’empoignèrent en l’éloignant de moi à un mètre à peine. Tous les regards étaient posés sur moi, des regards d’incompréhensions et de voyeurismes que je détestais par dessus tout. J’avais toujours tout fait pour ne jamais parler ma famille, et mon père débarquait à mon travail avec haine dans le but de me frapper. Il avait en plus de cela, d’autres armes : les mots.
-              Je veux mon fric ! Putain tu n’aurais jamais du naitre, tu ne sers à rien du tout. Regarde-toi, sale pédale, tu es comme toutes ces tapettes autour de nous. Tous aussi ratés que toi. Tu ne prends même pas soin de ton père. Tu ne vaux rien.

Je ne répondis rien. Les videurs l’entraînèrent vers la sortie et après un regard rapide sur la salle, je les suivis, n’en ayant pas finit avec lui. J’étais sous le choc, et malgré tout, malgré la distance que je m’imposer, je ne pouvais pas dire que ses paroles ne m’avaient pas blessée. Les videurs le mirent dehors, puis sous mon ordre, ils retournèrent dans ma boîte après que je les ai remerciés brièvement. Mon père me vit et arriva directement vers moi.

-              Alors petite merde ! Tu me le donnes ? Déclama-t-il en crachant son venin.
-              Ne reviens plus jamais ici ! Tu m’entends ? Déclarais-je à mon tour. Je ne veux plus jamais te voir.
Rageusement, je sortis des billets de ma poche et lui lançait au visage en déclara :
-              Tiens, mais je te préviens, c’est la dernière fois !
Mon père pris alors un air mauvais, la haine défigurant ses traits et déclara la pire chose possible :
-              Tu es la pire erreur de ma vie !
Sur ses derniers mots qui heurtèrent mon cœur très durement, mon père se baissa, ramassa son argent, et me tourna le dos, reprenant la route en titubant. Ne me tenant plus, je marchais d’un pas rapide, n’étant plus vraiment maître de moi-même, faisant alors ce que je m’étais toujours retenu de faire. Mon poing frappa violemment son visage, l’envoyant par terre sous la puissance du choc. Réalisant à peine que je venais de frapper mon père, je lui crachais au visage :

-              Je ne veux plus jamais de nouvelles de toi !
Je lui tournais les talons, retournant dans ma boite. Arrivé à l’entrée du personnel, je m’arrêtais un moment, fixant le couloir dans le vide, me disant qu’Arnaud avait raison : ma vie était pitoyable. C’est alors que décidé à ne pas me laisser en paix, Arnaud arriva, fonçant droit sur moi. Ayant encore moins envie de lui parler que tout à l’heure et ne supportant pas l’air désolé qu’il avait sur le visage, je me dirigeais directement vers les toilettes avant qu’il n’ait le temps de m’atteindre.
Par chance, personne ne semblait s’y trouvé. J’appuyais mes deux mains sur le lavabo et soupirais un bon coup, Arnaud allait être ici dans deux secondes et je devais me ressaisir pour l’affronter. Cela ne manqua pas, Arnaud entra presque en furie.
-              Jonas, je…Je suis désolé de ce qu’il vient de se passer… Ton père…

Je venais de frapper mon père sous la colère et celle-ci était loin d’être descendu. Très froidement, je déclarais sans même le regarder :

-              Dégage !

-              Jonas, tu ne vas pas recommencé… Je sais comment tu es en ce moment alors…
Je me tournais directement vers lui et le coupant :

-              Alors justement, fou moi la paix ! J’en ai déjà assez de mon père.

-              Jonas, ça fait plusieurs jours que tu me fais la gueule. Ca devient gamin… Franchement, quand je t’avais dit que Thomas allait te foutre en l’air…
-              Putain Arnaud !! Criais-je, me maitrisant de moins en moins bien. Tu ne crois pas que tu es à l’origine de tout ça. Tu ne t’es jamais dis que peut être que je tenais un peu à lui. Mais non, tu n’as pensé qu’à toi finalement. C’est par pure jalousie que tu as évincé Thomas. Tu as été odieux avec lui et je préfère surtout ne pas penser à ce que tu as pu lui dire.

Arnaud encaissa difficilement le coup, jamais je ne lui avais parlé ainsi. Cependant il ne se laissa pas démonter pour autant et répliqua :

-              Arrête de m’accuser ainsi ! Je n’ai fait que lui dire la vérité. Et puis où est-il maintenant que tu vas mal ? Hein ?! Aux côtés de son homme marié et il ne se soucie surement pas de toi.
Je soupirais d’agacement.
-              De toute façon Arnaud, je ne m’attendais pas à avoir autre chose, mais j’aurais évité que Thomas me parle de cette façon. Et puis, je n’ai aucune envie de quelqu’un qui pleur sur mon sort.
-              Alors tu voulais pleurer sur le sien ? Thomas le pauvre mec battu par son mari ! Tu me fais rire Jonas. A  vivre comme ça Jonas, tu finiras totalement seul, comme ton père.
Ce fut le mot de trop, sans réfléchir, aveuglé par ma colère, j’empoigné fermement Arnaud le plaquant contre le mur. Je le regardais dans les yeux, voyant une certaine peur commencer à y naître. C’était mon ancien ami que je tenais dans les mains, et ce fut par force de volonté que je déclarais très froidement :
-              Je crois qu’il vaut mieux que je n’ai rien entendu. Va-t-en Arnaud ! Casse-toi de ma boite. Toi aussi je ne veux plus te revoir.
Je lâchais ma prise après l’avoir pousser un peu brusquement. Arnaud recula, puis après un regard que j’eus du mal à interpréter, il sortit des toilettes en claquant la porte. Au lieu de faire de même, j’allais me mettre en face d’un lavabo appuyant de nouveau mes mains sur celui-ci, me remettant dans la même position. Mes mains tremblaient encore légèrement sous la colère que j’avais pu ressentir et peu de temps après ce fut une violente envie de pleurer qui me saisit. En quelques jours j’avais tout perdu, mon amant, mon ami, et même mon père… Moi qui ne pleurais d’habitude jamais, détestant cela, en ce moment cela m’arrivait bien trop souvent. Alors que je retenais de plus en plus difficilement mes larmes, une porte de cabine de toilette s’ouvrit. Quelqu’un avait assisté à la scène et ce ne pouvait être autre que Thomas lui-même. Nous échangeâmes un seul regard, avant que Thomas ne baisse les yeux et prenne la direction de la sortie. Ce ne pouvait décidemment pas être pire. Il venait de me voir et de m’entendre sous mon plus mauvais jour. Il avait vu mes faiblesses et cette idée me déplaisait fortement.

Je ne pouvais pas rester là, il fallait que je fasse quelque chose. Je me sentais défaillir, comme si je mourais à petit feu. Je ne voyais qu’un seul remède, celui que j’utilisais à chaque fois, celui qui me tenait encore debout chaque jour. Je baiser avec quatre mecs cette nuit là, et jamais je ne versais une larme, me noyant dans un plaisir qui avait cet amer goût de cause perdue. 

 

 



Suite dans la partie 02

Publié dans Not alive without you

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