Just a word : chapitre 28 [LYBERTYS] partie 2/5

Publié le par Lutraah/Lybertys

DEUXIEME PARTIE

Il devait se contenter de peu, et juste cela était déjà énorme. Manu ne sembla réfléchir que quelques secondes et finit par céder, au plus grand bonheur de Cyril. S'il ne pouvait se soulager lui même, ou faire du bien à Manu, que celui-ci se masturbe juste à côté de lui avait quelque chose de très excitant. Son amant semblait l'être tout autant, du moins la lueur qu'il pouvait voir dans son regard brillant d'excitation le trahissait amplement.  Manu se redressa très légèrement et ouvrit sa ceinture et son pantalon d'un façon extrêmement pressée pour baisser légèrement son pantalon et son boxer. Manu semblait être à bout et se soulager était devenu une nécessité. La propre érection de Cyril était plus que douloureuse, mais lui ne pouvait strictement
rien y faire. A peine Manu avait-il baissé ses vêtements que déjà, il se mit à se masturber rapidement, regardant Cyril et l'embrassant dès que l'envie le prenait. Rechignant à rester uniquement spectateur et passif, il le caressa lentement de sa main, voulant augmenter son excitation plus qu'elle ne l'était déjà. Il savait, juste avec de simple attouchement, comment embrasser Manu et le mener à bout. L'envie de se redresser et de le prendre était saisissante. Voir l'expression de Manu affiché sur son visage qui trahissait le plaisir qu'il était en train de prendre lui faisait déjà beaucoup de bien, mais ne faisait finalement qu'intérieurement, lui rappeler que ce genre de plaisir lui était interdit pour un temps indéfini. Ne pouvant pas réellement masturber son amant, il l'accompagna, lui caressant les testicules et passant sa mains jusqu'à  son orifice et l'intérieur de ses cuisses. Sentir que même des simples caresses comme celles-ci en plus de celle que Manu s'auto prodiguait l'amener à la limite de la jouissance lui faisait un bien fou, rien qu'au niveau psychologique. Certes cela était peu, mais ce n'était vraiment pas la quantité qui comptait en cet instant aux yeux de Cyril. Il savait pertinemment que Manu et lui voulait
beaucoup plus, mais vu son état, cela était déjà beaucoup.? Même s'il aurait voulu plus, il se sentait au comble du désir en ayant simplement la présence de son amant.
Il sentait déjà que Manu se retenait, et c’est à ce moment là qu’il lui dit :
- Je vais aller terminer aux toilettes, je ne peux pas me permettre de jouir sur les draps.
- Pourquoi ? demanda Cyril, déçu de ne pouvoir l’accompagner jusqu’au bout et de voir l’expression que Manu abhorrait au moment fatidique. Tu peux, ça ne me dérange pas.
Apparemment, Manu n’était pas près de céder, car il déclara :
- Mais tu es couché ici tout le temps, je ne saurai pas changer les draps tout de suite et puis, l’infirmière vient tout les jours et si elle voit ça, elle va nous regarder d’une autre façon, crois-moi.
Manu lui sourit et déposa un léger baiser sur les lèvres de Cyril pour repartir rapidement dans la salle de bain, laissant un Cyril à la fois déçut et frustré. Tout cela c’était passé bien trop vite, et n’avait en réalité que ravivait un peu plus le manque qu’il avait de lui et de son corps.
Maigre consolation, mais consolation tout de même, il entendit les gémissements de Manu depuis son lit. Il aurait donné beaucoup pour le rejoindre à l’instant, beaucoup pour une seule nuit de plaisir. Ce manque et cette frustration devenait intenable voir étouffante. Il sera le poing se jurant qu’il se rétablirait vite, et qu’il y mettrait toute ses forces et toute sa volonté.
Lorsque Manu poussa son dernier gémissement, Cyril comprit qu’il venait de terminer. Il ferma les yeux un instant, tentant de se remémorer et de s’imaginer l’expression qu’il devait avoir en cet instant. Cela ne fit qu’accentuer son excitation et la douleur ressentit par l’excitation non soulagé à son entrejambe. Il ne parvenait pas à se reprendre, et cette position ne l’aider en rien. Il ne pouvait qu’attendre résigné et passif que tout, même un semblant d’excitation le quitte.
Manu revint peut de temps après dans la chambre, les joues légèrement rouges par l’excitation et certainement la gène de revenir. Manu ne dit plus un mot et Cyril ne pouvait s’empêcher d’être encore sous l’effet. Il était dans le même état qu’au moment ou Manu l’avait quitté, c’était même encore pire. Manu s’assit près de lui et s’approcha de son oreille pour lui murmurer :
- Dommage que tu es sur le ventre, sinon, je me serai occupé de la tienne aussi…
Cyril le regarda directement, horriblement excité et à la fois énervé contre son état. Si seulement il était sur le dos… Pourquoi avait-il tenté de tenir tête à ces cambrioleurs ? Pourquoi avait-il était faible ? S’il n’avait pas craqué, il aurait continué sa journée de travail et le seul dommage aurait était d’avoir était cambriolé…  Le fait de ne plus pouvoir rien faire avec son amant était quelque chose d’extrêmement dur à supporter, pire encore que de devoir rester coucher toute la journée. S’il n’avait rien eut, ils auraient certainement fait l’amour toute la soirée, encore et encore, leur désir étant insatiable. Puis ils auraient pu continuer à parler un peu, profitant pleinement l’un de l’autre. Sans sa vertèbre brisée, il aurait pu vraiment venir en aide à Manu. Il savait pertinemment que Manu n’allait pas bien. Ce n’était pas parce qu’il était blessé que Cyril oubliait le soir où il était allé le chercher au bar, la nuit qu’ils avaient passé, le rejet brutal de Manu, ses paroles, et l’état de ses bras…Cette seconde forme d’impuissance était tout aussi pénible que le fait de ne pouvoir faire l’amour à Manu comme tous deux en rêvaient.
Manu reprit finalement le massage de Cyril, et passa sur ses bras et ses jambe, lui faisant un bien fou. Ses muscles courbaturé par l’effort de la matinée se détendait peu à peu. Seul problème à ce genre de massage, cela n’arrangé en rien l’excitation de Cyril. Le simple contact de sa main sur sa peau nu ravivait en lui le brasier qui déjà le consumait. Cela ne l’aider en rien à ce calmer. Jamais Cyril n’aurait imaginé que le manque puisse être aussi dur à surmonter.
Lorsque Manu eut terminé, il l’embrassa une dernière fois et finit par aller se faire à manger, n’obligeant à Cyril que de manger un peu. Tout comme Manu, Cyril savait qu’il maigrissait beaucoup, mais à peine quelques bouchés avalé, il n’arrivait plus à consommer quoi que ce soit. La douleur, la fatigue et la frustration avait raison de son appétit. Il savait pertinemment que ce n’était pas bon de ne pas se nourrir, mais cela était au dessus de ses force. Le regard inquiet de Manu ne faisait que le culpabiliser un peu plus.
A 21h00, Manu se coucha à ses côtés pour s’endormir en peu de temps, semblant être éreinté. Cyril, qui ne parvenait pas à trouver le sommeil alluma la télévision. Les raisons étaient multiples, mais la première cause était tout simplement qu’il était encore agité par l’excitation et les massages par la suite et qu’il tentait de se changer les idées. Il finit par éteindre le poste et tourna la tête vers son amant endormi, contemplant son visage si doux en ce genre d’instant. La dureté qu’il affichait le plus souvent comme forme de protection, n’était plus lorsqu’il dormait. C’est cette dernière image qu’il finit par emporter dans son sommeil, profitant un maximum de la présence du corps couché à ses côtés.
Il n’entendit pas le réveil de Manu, et encore moins celui-ci se lever et se préparer. S’étant couché très peu d’heure avant, il dormait encore d’un profond sommeil.
Ce n’est que vers 9h00 qu’il ouvrit un œil. Il prit son temps pour émerger, se disant qu’il avait toute la journée et que rien ne pressé.
Un bon moment après, il s’aperçut que Manu lui avait préparer un petit déjeuner qu’il avait gentiment déposé à porté de mains. Il trouva rapidement le petit mot posé à son attention, et sourit heureux qu’il repasse même quelques minutes le voir à midi. Il bu son jus d’orange, mais n’eut pas la force de finir son pain et n’en mangea qu’une petite moitié.
L’infirmière vint peu de temps après, alors qu’il avait allumé la télévision faute de mieux. Ses yeux parcouraient l’écran et il changeait de chaîne lorsque l’envie lui prenait. Après l’avoir lavé et lui avoir prodiguait les soins nécessaires elle partit. Elle était apparemment pressé. La fièvre était quasiment tombée,  mais sa perte de poids avait doublement inquiété l’infirmière qui lui intima de se nourrir plus. Il acquiesça, plus pour avoir la paix que pour lui donner raison.
Se retrouvant de nouveau seul, il continua à regarder la télévision, lassé de n’avoir que cette seule occupation de la journée. Il avait la désagréable impression de se sentir totalement inutile. C’est sans trop en avoir conscience qu’il ferma les yeux et s’assoupi de nouveau, n’ayant de toute manière que cela à faire. Mais peut être aurait-il mieux valut pour lui qu’il reste éveillé. Car ses songes le menèrent dans un lieu où il n’avait pas mis les pieds depuis un moment ; un temps passé qui venait à lui, le hanter de nouveau…

- Cyril !!! Cyril !!! Viens ici tout de suite !!!
Au ton qu’employait son père, Cyril savait qu’il avait bu. Cela ne présageait rien de bon pour la suite. Cela ne faisait que deux semaines qu’il subissait ce genre de sévices et il pouvait déjà prévoir au ton qu’employait son père ce qu’il allait subir ce soir, tout comme presque la totalité des autres.
Il ne pouvait même pas accéder à la requête de son père. Emprisonné dans un pièce dont seul son père avait la clef il ne pouvait sortir et venir le voir. L’envie de fuir était devenu une nécessité impossible à réaliser. Son père était constamment là, et lorsqu’il n’était pas là, c’était pour aller s’acheter de l’alcool ou traîner dans les bars.
Cyril se mit à trembler. Trembler de peur et de froid : un froid qui vous glacez tellement les os, que  la terreur vous envahissez.  Ses dents claquées, il s’était réfugié dans un coin de la pièce, ne regagnant surtout pas son lit, lieu qu’il n’approchez jamais. Ce lieu, c’était celui  des sévisse : le lieu ou son père abusait de lui. Il préférait dormir recroqueviller dans un angle de la pièce à même le sol que de dormir en position allongée dans un lit et surtout dans ce lit. Prisonnier de cette pièce ou il n’y avait ni fenêtre, ni porte ouverte pour s’échapper, il commençait à devenir fou.
La porte de sa pièce s’ouvrit violemment laissant apparaître le visage torturé et défait de son père qui avait plus que tout besoin de se défouler nommant cette abominable chose : "sa rééducation".
- Ah te voilà, petit pédé ! dit-il d’un ton qui ne présageait rien de bon.
Il portait une bouteille de vin à moitié pleine dans la main. Cyril frémit de terreur. Il savait pertinemment ce qui allait arriver et c’était justement pour cela qu’il était effrayé. Cette douleur abominable qui anéantissait tout son être, jamais plus il ne voulait la ressentir et pourtant…
- Approche ! hurla-il.
Jamais Cyril n’aurait pu ne serait-ce que bouger un petit doigt.
- Approche je te dis !
Son père brandit soudain sa bouteille de vin en l’air et la jeta plus que violemment dans sa direction. Par chance, son état ne lui permis pas de bien visé et la bouteille explosa contre le mur à à peine un mètre de l’adolescent. Son cœur battait à tout rompre. L’odeur du vin envahissait ses narines, cet odeur qu’il haïssait plus que tout, cet odeur synonyme de tant de choses pour lui…Son père se mit à marcher vers lui, l’air plus que furieux. Cyril  ne réfléchit pas, et saisit aussitôt un morceau de verre cassé assez gros, ayant atterri à se pied, se coupa légèrement, n’ayant pas fait attention à ne pas saisir le côté pointu. Péniblement il se redressa pour faire face à son père, se protégeant avec ce vulgaire morceau de verre brisé, les mains tremblantes.
Son père afficha alors un sourire qui le révulsa :
- Alors c’est ça, le pédé veut me buter ? Tu veux buter ton propre père ?
Il saisit la main de Cyril tenant le morceau de verre et la porta jusqu’à sa gorge en ajoutant :
- Vas-y fait le, si tu en a les couilles !
Cyril était totalement perdu. Depuis le début, depuis qu’ils les avaient surpris, jamais son père n’avait nommé leur lien de parenté. Il n’avait était qu’une vermine à rééduquer, pas son fils. Alors, cela voulait dire que malgré tout il le voyait encore comme tel ? Son père avait lâché sa main qui restait là, tremblante au niveau du coup de son père. Un seul mouvement et son cauchemar était fini. Mais il ne pouvait pas, quelque chose l’en empêchait et il se haïssait pour cela. La chose était pourtant simple. Il aimait son père, et jamais il n’avait pu faire du mal à ceux qu’il aimait. Il pouvait supporter les coups de son père et ne jamais lever la main sur lui. Son amour entraver sa survie. Il aurait pu… Il aurait pu le tuer si son père ne lui avait pas rappeler qu’il était son fils…
Les muscles de sa main se détendit aussitôt, laissant tombé le morceau de verre sur le sol. Son père ne semblait attendre que ça, car il saisit Cyril et l’entraîna jusqu’au lit, le jetant dessus négligemment, comme on jetterait un objet dont on ne veut plus.
Cyril enfoui la tête dans son oreiller, soumis, il pleurait, attendant l’inévitable. Il entendit le bruit caractéristique de la tirette du pantalon de son père en train de s’ouvrir. Il entendit le bruit du vêtement tomber sur le sol. Lui ne portait qu’un t-shirt trop court pour recouvrir la totalité de ses jambes. Son père n’avait qu’à le soulever légèrement pour accomplir ce qu’il avait à faire. Tout son corps se tendait malgré lui, sachant pertinemment que cela ne ferait qu’augmenter la douleur lors de la pénétration. Dire qu’il avait pris du plaisir à se faire posséder par son amant. Il avait totalement oublié le bien que l’on pouvait ressentir, la passion qui embrasée tout notre être lorsque deux êtres s’unissaient par amour. Sur le ventre, il ne voulait pas voir : il ne voulait pas voir son père placé au dessus de lui, en train de se préparer. Il sentit le lit s’affaisser sous son poids. Tout sanglots cessa, tout comme si la vie l’avait quittée, il rentrait dans un état second, du au summum de terreur qu’il ressentait. Il cru que sa peau allez se décomposer au contact des mains brûlante de cet homme sur ses hanches qui le soulevait légèrement. Il ferma les yeux, sera les poings très fort pour ne pas hurler. Non, il ne voulait pas offrir cela à son père. Il ne voulait pas hurler de douleur sous ses coups de reins plus violents les uns que les autres.
En un simple déhanchement, son père était en lui. Une souffrance invivable le transperça de toute part, un douleur à l’état pure qui l’empêcha de reprendre sa respiration avant un temps… Il avait l’impression d’étouffer. Sa tête se mis à tourner, l’air ne parvenant plus à trouver le chemin de ses poumons, était-ce cela mourir ?


Cyril se réveilla en sursaut, le souffle coupé. Il mit un grand moment avant de pouvoir reprendre une respiration normal. Cela ne faisait pas très longtemps qu’il s’était assoupi, et pourtant il était dans tous ses états. Ses mains tremblaient, il venait de retrouver la terreur qui avait été la sienne des années auparavant. Pourquoi maintenant ? Etait-ce parce qu’être ainsi dans un lit, dans cette position faisait ressurgir son passé. Il ne le savait pas. Il mit extrêmement longtemps avant de parvenir à se calmer. Il avait envie de vomir, il ne se sentait vraiment pas bien. Il savait que la fièvre avait légèrement gagner sur lui.
Lorsqu’il parvint plus ou moins à retrouver une respiration normale, il lutta pour ne pas fermer les yeux de nouveaux, ne voulant pas retrouver le cauchemar qu’il venait juste de quitter. Un cauchemar qui avait été réel. Pourquoi son esprit le forçait à revivre tout cela ?
Pourtant, il ne parvint pas à résister, ses yeux finirent par se fermer, et il céda, ne pouvant lutter contre ce sommeil qui prenait possession de lui.


Il venait de partir. Il avait finit. Il avait jouit en lui. Cyril se sentait sale, décomposé, vidé de tout. Il pleurait, sans trop s’en rendre compte. Il attendit d’entendre le bruit caractéristique des clefs tournant dans la serrure de la pièce, afin d’être sur de ne pas croiser le regard de son père. Il se redressa alors vivement, rassemblant ses dernière forces et retourna à l’angle de la pièce où son père l’avait trouver, prenant bien garde à ne pas marcher sur le verre de la bouteille. Le sol était déjà tinté de rouge.
Il avait mal, terriblement mal… Mal partout : brisé.
Sans trop réfléchir, il saisit le morceau de verre qu’il avait saisit auparavant. Il n’avait même pas eu le courage de se défendre. S’il l’avait voulu, s’il n’avait pas été aussi faible, il n’aurait pas eu à subir tout cela une fois de plus. Sans trop s’en rendre compte, il avait dirigeait le morceau de verre sur son poignet libre, et restait là, a fixé ce qu’il était en train de faire. Jamais il n’alla jusqu’au bout, jetant rageur le morceau de verre à travers la pièce.
Même cela, même cette solution il n’avait pas le courage de la prendre. Etait-il si faible ?


Cyril ouvrit subitement les yeux, il s’était assoupi sans même s’en rendre compte. Il ne supportait pas ses images qui lui revenait en tête. Il fit tout pour ne plus y penser, et alluma le porte de télévision, voulant à tout pris penser à autre chose. Il était 11h30 Manu n’allait pas tarder à rentrer, il ne voulait surtout pas qu’il le retrouve dans cet état.
Pourtant il ne pouvait pas s’en empêcher. Cette terreur passé revenait comme si elle ne l’avait jamais quitté. Il n’arrivait même pas à se concentre sur le téléfilm qui passait à la télévision. Sa respiration était toujours saccadé. Il tourna la tête à plusieurs reprise à la l’entente d’un moins bruit, ayant peur de voir son père ressurgir d’un instant à l’autre. Lorsqu’il faisait ce genre de rêve, il faisait tout pour quitter son lit au plus vite, quitter ce lieu enfermant tant de souvenir. Mais cela lui était impossible. Ce fut la douleur qui l’obligea à se calmer, il posa sa tête du côté de la télévision, ayant peur même de cligner des yeux.
Il resta longtemps à tenter de se calmer. Lorsqu’il sentit enfin que son rythme cardiaque était redevenu normal, et que son teint blême s’était légèrement améliorer, il regarda l’heure, se demandant quand est-ce que manu allait arrivé. Il était déjà une heure de l’après midi et Manu n’était toujours pas passé.
Cyril soupira, déçut de ne finalement pas le voir même quelques minutes. Seul réconfort, il n’aurait pas à manger. En effet depuis ce cauchemar, son appétit était encore pire et il avait repoussé de sa vue le pain qui restait de ce matin. Avaler quelque chose était quelque chose dont il avait maintenant l’impression d’être totalement incapable. Même si son corps ne réclamait que cela, Cyril était dans l’incapacité de le lui fournir.
Cyril passa le reste de la journée ainsi, a fixé l’heure qui défilé, sans arrivé à se concentrer sur la télévision. Il attendait le retour de Manu, ayant plus que tout envie de le voir, de se coller contre lui.
Même s’il était fatigué, à aucun moment il ne s’endormit ou s’assoupi. Il avait bien trop peur du lieu ou pouvait l’emmener ses rêves. Il réussit à lutter jusqu’à ce qu’il entende la porte s’ouvrir. Son cœur s’emballa, Manu était de retour et Cyril en était directement apaisé de moitié. 
Ne l’entendant pas venir immédiatement, et légèrement impatient, il appela Manu, qui ne répondit pas à son appel. Celui-ci au contraire, entra lentement dans la pièce approchant de Cyril doucement. Alors qu’il allait lui dire bonjour, le sourire affiché sur son visage disparut à l’instant. Manu avait un énorme bleu sur le visage. Son inquiétude prit le dessus et sans dire bonjour, il demanda directement :
- Qu’est ce que tu as ? Tu t’es battu ?
- Hum… Oui…
Cyril ne pu que soupirer. Qu’avait-il fait ? Pourquoi fallait-il toujours qu’il y ait des ennuis. Cyril épuisé aspiré plus que tout à la paix et au came. Mais quand il vit le regard énervé de Manu, il ne pu que réagir :
- Quoi ? C’est toi qui t’es encore foutu dans la merde ? Pourquoi est-ce que tu t’es battu cette fois ?
Manu réagit au quart de tour :
- C’est pas de ma faute. Je me suis défendu, ok ?
- Défendu ? Te connaissant, ça m’étonne.
Cyril savait parfaitement qu’ils évoluaient sur un terrain glissant. Mais le fait que Manu ne lui parle pas de ses problèmes et continu à s’autodétruire comme il le faisait, lui faisait perdre son sang froid.
- De toute façon, que je te dise n’importe quoi, tu ne me croiras pas alors pourquoi est ce que j’essaierai même de t’expliquer ?
Cette dernière réplique exaspéra Cyril qui répondit aussi sec.
- T’as raison, ça ne servirait à rien. Vraiment Manu… Tu ne fais aucun effort.
- Aucun effort ? cria Manu, apparemment complètement choqué.
Les mots de Cyril avaient dépassé sa pensée, ou du moins pouvait être mal interpréter. Ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait dire. Evidemment, Manu le comprit dans le mauvais sens et déclara :
- Mais si tu savais tout ce que je suis en train de faire, Cyril, tu la fermerais.
Sentant que cette conversation allait sérieusement se transformer en dispute, et étant déjà à bout nerveusement, Cyril préféra y mettre un terme et s’excuser :
- Ok ok, je suis désolé. Ne t’énerves pas.
Cyril pouvait le voir dans les yeux de Manu, il était à deux doigt de craquer. Il était dans un tel état de nerf  et tellement de souffrance se lisait dans son regard que Cyril en était réduit à son simple statut d’homme totalement impuissant. Manu commença a partir, mais Cyril ne voulait pas qu’il s’en aille. Il savait que dans des instants comme cela, Manu était capable de tout, et cela le terrifié. Il avait tellement peur de le perdre, qu’il garde tout pour lui jusqu’à le quitter sous le poids de ses souffrances. Pourquoi était-ce aussi difficile pour lui de parler. En désespoir de cause, Cyril tenta de lui demander :
- Qu’est ce que tu veux dire par « si tu savais ce que je suis en train de faire » ?
- Rien du tout. Répondit Manu, au bord des larmes.
Manu était en train de craquer devant lui, et Cyril ne pouvait même pas se lever pour l’enlacer. Il n’était même pas capable de porter secours à son amant et de l’aider comme il l’aurait du. Sa blessure au dos, ses propres démons l’empêcher de vraiment être là pour lui. Quoi de plus affreux que de voir son amant dépérir sous ses yeux sans pouvoir tendre la main. La seule chose qu’il pu faire, fut de demander, la voix inquiète :
- Emmanuel, qu’est ce qui se passe ?
Il se sentait tellement inutile. Cette phrase était tellement insignifiante et inutile. Qu’espérait-il ? Que Manu se jette dans ses bras et lui déverse tout ce qui causé son mal, lui ouvrant pour la première fois son âme ? Cyril se trouvait tellement minable…
- Rien, hurla presque Manu.

 

Il sortit de la chambre tout aussi vite en claquant la porte. En l’entendant, Cyril eu l’impression que Manu s’éloigner de lui à jamais. Plus le temps passait et plus il avait l’impression de le perdre. Il se doutait au plus profond de lui de ce que Manu allait finir par faire dans sa chambre. Cyril voulu rabattre sa mains sur son visage pour la passer sur ses yeux, les empêchant de pleurer, mais une raideur douloureuse dans le dos l’arrêta subitement. Il enfouit sa tête dans l’oreiller, pour tenter de se calmer. Une rage profonde naissait en lui, une rage contre lui même. Cette rage commençait déjà à le ronger et accentuait sa tristesse. Il ne pouvait de toute façon même rien faire à cela. Pourquoi fallait-il que tout s’acharne contre eux. Ils avaient quitter l’orphelinat et ses douleurs, pour en trouver d’autres encore plus violentes.
Son poing s’abattit sur l’oreille lorsqu’il lui sembla entendre un temps après, en même temps que la musique que Manu avait allumé, des pleurs. Où étaient il en train d’aller ? Vers quelle direction plus que dangereuse se dirigeaient-ils sans pouvoir s’arrêter ?
Il lutta pour ne pas pleurer, ne voulant pas paraître plus faible qu’il ne l’était déjà. Tout cela devenait bien trop gros à supporter, et Cyril se demander ou cela allait les mener. Manu ne revenait toujours pas et Cyril sentait l’angoisse s’emparer de lui. Trop de choses était contenues dans son corps immobile et la folie n’était plus très loin… Il sera le drap de sa main droite, réfrénant son envie de se lever malgré la douleur et de courir dans la chambre de Manu. Ce n’est que l’idée que cela soit une mauvaise chose pour son rétablissement et le fait qu’il ne soit même pas capable d’une telle chose qui l’arrêta.
Lorsqu’il entendit Manu s’afférer dans la cuisine, il fut légèrement soulagé. Il tenta de se calmer, ne voulant pas l’agresser dès qu’il arriverait, son inquiétude prenant le dessus.
Lorsque Manu entra dans la place, il remarqua aussitôt ses yeux rouges, mais n’en fit aucun commentaire. Au quoi cela servirait-il après tout ? Manu s’agenouilla près de Cyril et déposa un plateau sur la table. Rien que la vue de la nourriture l’écœurée. Depuis ce qu’il avait rêvé, il se sentait vraiment incapable d’avaler quoi que ce soit. Il savait que cela allait inquiété Manu, mais il lui était impossible de se forcer. D’ailleurs, cela ne rata pas car Manu dit en dépliant la serviette de Cyril :
- Il faut que tu manges…
- Je n’ai pas faim, merci, répondant la simple vérité.
Il savait que cette réponse n’allait pas plaire à Manu, et sentait déjà la conversation glisser vers un nouvelle dispute, dont il n’aurait pas la force de surmonté. Son amant le regarda directement et lui déclara :
- Il le faut pourtant, tu n’as pas le choix si tu veux vivre.
Enfermé dans sa propre douleur et sa propre souffrance, il ne se rendit même pas compte du mal que pouvait faire les quelques mots qu’il prononça à Manu d’un ton lassé :
- A quoi bon…
Mais cela représentait tout à fait son état d’être à ce moment là. Il était épuisé, et l’idée de se battre ne serait-ce qu’en se nourrissant le fatiguait déjà. Il était en train de baisser les bras, noyait par sa douleur physique et moral. Il s’en voulait tellement de ne pas se montrer fort pour soutenir Manu. Mais son passé ressurgissant ce matin là, l’avait pris à la gorge et l’avait totalement dévasté. Elle avait annihilé en lui toute volonté de se battre. A quoi bon continuer à se battre pour vivre s’il on ne voyait jamais une lueur d’espoir et de bonheur se profilé à l’horizon. La seule chose qui le faisait finalement rester sur cette terre vivant, était Manu.
Ce fut effectivement la phrase de trop pour Manu qui jeta immédiatement la serviette sur la plateau, les mains tremblantes d’énervement, les larmes aux yeux et la voix enroué :
- Très bien ! Ne mange pas ! Après tout, je ne peux pas te forcer alors, restes comme ça !
Se disputer et se séparer encore une fois était la dernière chose à faire pour tous deux. Cyril réagit immédiatement et alors que Manu voulait se relever, il l’arrêta en posant sa main sur son épaule :
- Reste près de moi Emmanuel. Pourquoi est-ce qu’on devrait se disputer dès qu’on se voit ?
Ils se voyaient déjà si peu. Pourquoi profitaient-ils pas simplement de la présence de l’autre finalement plus que bénéfique pour leurs cœurs profondément meurtris. Manu ne partit pas, semblant être d’accord avec ce que Cyril venait de lui dire. Il resta là un moment, jusqu’à finalement se retourner et retenter, la voix presque suppliante :
- Manges, ne fut-ce qu’un peu, je t’en prie. Tu as tellement maigri, il faut que tu manges.

 

Cyril ne répondit rien, Manu rajouta alors :
- Si tu ne veux pas le faire pour toi, alors fait-le pour moi… Cyril…
Cyril ne pouvait lui refuser cela. Même si rien que la vue de la nourriture le révulser, il prit sur lui et répondit après un moment :
- Bon… Mais je ne mangerai qu’un peu.
Il savait que faire plus était dans le domaine de l’impossible. C’était effrayant comme le simple fait de se nourrir lui semblait insurmontable. Il savait que Manu était inquiet sur son état. Il ne lui répondit pas et ne sourit même pas. Il se sentait tellement ridicule. Il lui posait déjà tellement de soucis, rien que par le simple fait d’être cloué au lit. Pourquoi fallait-il qu’il fasse son cinéma de ne pas manger. Il ne voulait pas lui parler de ses cauchemars, il ne voulait pas lui imposer cela. Manu en savait déjà assez, et Cyril ne voulait pas paraître plus faible qu’il ne l’était déjà à ses yeux. Alors qu’il reprochait à Manu de ne pas se confier, lui-même ne lui avait presque rien dit. Manu ne savait rien de ce qu’il avait endurer, et il ne voulait surtout pas qu’il sache réellement. Mettre d’avantage de mots et de descriptions sur son passé aux yeux de Manu, ne ferait que les éloigner un peu plus.
Manu ne réussit à lui faire avaler que quelques bouché, et malgré les demandes et les obligations, il finit par se résigner à achever lui même son assiette. Lui au moins, avait de l’appétit pour deux. Cyril était gêné de ne pouvoir faire plus, mais il était déjà aller au delà de ses limites. Rien que ces simples bouchées le rendait presque malade. Il n’en laissa rien paraître et se contenta de regarder la télévision au côté de Manu pendant que celui-ci mangeait sans un mot. Manu alla même chercher son assiette, et la mangea tout aussi vite que celle de Cyril.

 

Manu resta sur le sol quand il eut finit de manger et continua à regarder la télévision en silence. Ayant plus que tout besoin de contact, même d’une simple main posé sur la peau de son amant, Cyril passa lentement sa main dans le cou de son amant et dans ses cheveux. Il lui montrait ainsi qu’il était là, malgré tout. Un simple geste de tendresse, dont tous deux avaient particulièrement besoin en ce moment.
Manu laissa alors tomber la télévision et se tourna vers Cyril, posant sa tête sur le bord su matelas et fermant le yeux pour profiter de ce moment…
Puis il prit soudain la parole, légèrement hésitant et stressé, comme à chaque fois qu’une discussion le gênait :
- Cyril…
- Mmh… ?
- Je… Tout à l’heure, en repartant des cours, j’ai remarqué que… hum.. on a volé ma veste !
Cyril soupira et Manu ne put que réagir une fois de plus au quart de tour. Il se redressa légèrement, la vois plus agressive :
- Ce n’est pas ma faute !!
- Est ce que j’ai dis que c’était de ta faute ? Non, je ne crois pas, alors arrête de m’agresser comme ça.
Ma nu se tut, apparemment surprit par une autorité si soudaine. Mais Cyril en avait mal de ces disputes inutile. Il voulait simplement passer une soirée calme avec lui. Profiter simplement de sa présence.
Il soupira de nouveau, et ajouta :
- Tu n’as qu’à prendre ma carte bancaire et tu iras t’en acheter une nouvelle. Et tu la gardera par la même occasion pour aller faire les courses… En attendant, pour demain, tu prendra ma veste, je n’ai pas envie que prennes froid et que tu tombes malade.
Le jeune se contenta de hocher la tête. Cyril savait qu’il lui demandait beaucoup, et devait se montrer indulgent avec Manu. Il souffrait et s’entraider au mieux était préférable. Vivement qu’il soit remis sur pied, cela ôterait pas mal de problèmes.
La fin de la soirée se passa ainsi. Manu restait très silencieux mais s’était allongé à côté de Cyril, s’endormant au fur et à mesure. Cyril pendant ce temps, regardait la télévision, laissant Manu se reposer, sachant qu’il en avait vraiment besoin rien qu’aux cernes sur son visage. L’adulte repousser au maximum l’heure de son coucher, sachant pertinemment ce qu’il allait y trouver. Il avait peur et pourtant cela était inévitable. S’il pouvait ne pas mangé, il lui était impossible de ne pas dormir. Ce fut vers 22h00 qu’il craqua et qu’il éteignit la télévision. Il se tourna vers Manu qui se réveilla aussitôt, semblant se demander ce qu’il se passer.
Mais Cyril lui murmura, la voix douce et emplie d’amour :
- Rendors-toi Emmanuel…

 

A ces mot, Manu se laisser tomber dans un sommeil apparemment profond. Cyril quand à lui ne parvenait toujours pas à fermer les yeux, ou plutôt ne parvenait pas à cesser de lutter pour ne pas qu’il le fasse. Son regard fut soudain attiré par un des bras de Manu. Lentement et avec toute la discrétion qui lui était permis tira un peu la manche de son pull… Il savait pertinemment que ce qu'il allait voir n'allait pas l'aider à se sentir mieux, mais il devait savoir, il devait constater la souffrance de son amant et la voir en face...
Lorsqu’il vit avec quelle détermination Manu venait de se brûler la peau, Cyril ne put que fermer les yeux un instant. Les larmes lui montèrent au yeux tout aussi vite.  Il porta sa main à sa bouche, pour masquer le bruit de sa peine.
Ces meurtrissures étaient toute fraîches et il savait que Manu se les était faite juste après leur « dispute » de ce soir, alors qu’il était juste à côté… Il avait soudain envie de hurler sa colère et sa frustration. Il n’avait rien pu faire, et ne pouvait rien y faire. Est ce que Cyril méritait de clamer qu’il aimait Manu s’il ne pouvait même pas lui empêcher de telle souffrance ? Avait-il seulement le droit de l’aimer ?
Avec grand peine, il rouvrit les yeux et vis une nouvelle fois le massacre que Manu s’était fait subir. Il fallait à tout prix que cela cesse ou l’un des deux ne tiendrait pas bien longtemps. A rester ainsi, ils couraient à leur perte. Il lutta pour ne pas détourner le regard de ce bras. Des cicatrices… Il en garderait cette fois-ci… Et toute sa vie Cyril les verrait comme le signe de l’aide qu’il n’avait pu lui apporter, comme le signe de la souffrance qu’il n’avait pu soulager. Il mit un grand moment avant de remonter la manche de Manu, cachant à sa vu le cœur de Manu saigné à blanc.

Publié dans Just a word

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